Producteurs de semences véganiques
Ces dernières années, un certain nombre de fermes véganiques ont commencé à produire des semences destinées à la vente. Nous espérons que de plus en plus de fermes (et de jardiniers !) commenceront à produire et à vendre des semences véganes à l’avenir, car cela contribue à créer un approvisionnement alimentaire entièrement végane du début à la fin.
Voici les entreprises de semences véganiques que nous connaissons. N’hésitez pas à nous contacter si vous en connaissez d’autres que nous devrions ajouter à la liste.
Canada
– La Ferme de l’Aube produit des semences véganiques au Québec et les expédie partout au Canada. Ils ont une grande sélection de variétés de tomates anciennes. Leur site web est en français, et ils parlent aussi anglais.
– Le Piebird Farm Sanctuary possède des jardins de démonstration entièrement végétaliens où il produit des semences, et la vente de ces dernières contribue à soutenir le sanctuaire agricole.
– Western Garden Seeds est un nouveau producteur de semences véganiques sur l’île de Vancouver. Ils gèrent également le site web https://seedsaving.ca/.
États-Unis
– Asimina Acres est une nouvelle ferme véganique en Caroline du Nord qui produit des semences véganiques à pollinisation ouverte.
– Le Scatterseed Project est une banque de semences située dans le Maine et dirigée par le pionnier du véganique Will Bonsall. Il contribue à préserver la diversité génétique de centaines de variétés de semences patrimoniales, et quelques variétés sont également à vendre.
– One Degree Organics est une entreprise alimentaire qui vend, au Canada et aux États-Unis, des graines provenant de champs cultivés sans intrant animal. Bien que ces semences soient destinées à la consommation et non à la plantation, certaines des variétés peuvent s’avérer viables. Vous avez envie d’expérimenter avec des lentilles, du lin, de l’épeautre ou du blé ? Faites-nous savoir si ça marche ! N’achetez pas les variétés « germées », car elles ne pourront pas germer à nouveau.
International
– Permaculture Al est un producteur de semences véganiques qui expédie dans toute l’Australie.
– Beans and Herbs vend ses propres semences cultivées de manière véganiques, ainsi que des semences non véganiques provenant d’autres producteurs. Vous pouvez leur écrire pour obtenir la liste des semences véganiques.
Semences à risque
Saviez-vous qu’il existe plus de 600 variétés de tomates, dans un large éventail de tailles, de couleurs, de formes, de textures et de goûts ? La préservation de la diversité des semences commence avec les individus et les communautés qui choisissent de sauvegarder ces variétés par la conservation des semences.
Au cours du siècle dernier, nous avons perdu plus de 90 % des variétés de nos semences alimentaires, et il faudra une initiative collective pour préserver les variétés qui restent. Notre riche patrimoine génétique alimentaire a été développé et sauvegardé pendant des siècles par les jardiniers et les agriculteurs. Plus récemment, certaines tendances ont entraîné des pertes importantes de variétés de semences. Tout d’abord, moins de jardiniers et d’agriculteurs conservent leurs semences, se fiant plutôt aux producteurs de semences qui n’ont pas la capacité de sauvegarder l’immense multitude de variétés existantes. Deuxièmement, la production commerciale de semences s’est éloignée des variétés patrimoniles pour se tourner vers les hybrides et les OGM, qui n’offrent pas de possibilité d’être conservées. Enfin, au cours des dernières décennies, on a assisté à un rachat massif des entreprises semencières par des multinationales motivées par le profit. Plus de la moitié de l’offre de semences dans le monde est désormais contrôlée par des multinationales comme Monsanto et Dupont, qui proposent des sélections de plus en plus limitées de semences traditionnelles.
La meilleure façon de préserver la diversité des semences est que les citoyens maintiennent activement en vie les variétés patrimoniales, en cultivant, en préservant et en partageant les semences… ainsi qu’en soutenant les producteurs de semences indépendants qui vendent des variétés patrimoniales. Les banques de semences constituent une protection utile, mais elles doivent rester publiques et ne remplacent pas la nécessité de l’implication des citoyens dans le maintien de ces lignées génétiques à l’état vivant.
Quelques définitions : les types de semences
Types de semences | Description | Impact |
Du patrimoine | – Des semences conservées depuis des générations – Nos variétés patrimoniales – Lignée stabilisée / fidèlesx au parents : la progéniture ressemblera à la plante mère. (pas toujours biologique) | – Aide à préserver la diversité des semences – rusticité et adaptation à l’environnement local – Préserver l’autosuffisance alimentaire – Nous pouvons conserver les semences d’une année sur l’autre |
Hybrides | – Obtenues en croisant délibérément deux variétés dissemblables l’une de l’autre dans le but de créer une descendance plus rustique. (peuvent être traitées, non traitées, OGM ou biologique) | – Rendements plus élevés et/ou résistance aux maladies – Des rendements plus élevés peuvent dépendre d’une utilisation importante d’engrais. – La conservation de la semence est possible, mais donne des résultats aléatoires car il existe deux lignées parentales distinctes. Les agriculteurs achètent chaque année des semences hybrides. |
Pollinisation ouverte | – Semences qui peuvent se reproduire par des moyens naturels de pollinisation (insectes, vent, oiseaux, etc.), par opposition aux variétés hybrides qui sont pollinisées par l’intervention humaine. (pas toujours biologiques) | – Tout le monde peut reproduire les graines et le résultat sera similaire aux plants-mères (à condition de respecter des distances minimales pour éviter la pollinisation croisée avec d’autres variétés). |
Biologiques | – Cultivé dans un sol biologique depuis au moins 3 ans (ex. sans engrais chimiques ni pesticides) – Non traitées, sans OGM et certifiés (mais peuvent être hybrides) | – Respect de l’écosystème |
Véganiques | – Plants-mères cultivées sans intrants animaux (fumier, sang, os…) – Les techniques de culture favorisent l’écologie environnante | – Respect de l’écosystème |
OGM |
– Organisme génétiquement modifié – L’ADN de la plante est modifié en laboratoire | – Incidence incertaine sur la santé des humains et des animaux – La pollinisation croisée altère l’approvisionnement en denrées alimentaires – Génère des super mauvaises herbes (résistantes à de nombreux herbicides) – Le brevetage des OGM conduit au monopole et au contrôle des semences par les entreprises |
Traitées | – Les semences sont enrobées d’une poudre de produits chimiques colorés (insecticides, fongicides, etc.). – Les produits chimiques interdits pour d’autres usages agricoles peuvent encore être autorisés pour les semences traitées. | – Contaminer le sol à long terme – Affecte les abeilles et autres insectes – Taux élevé de pollution des sols et de l’eau |
Non traité | – Les graines elles-mêmes ne sont pas enveloppées dans une poudre chimique | – Nous ne savons rien d’autre sur la manière dont les graines ont été produites (par exemple, des pesticides chimiques ont pu être utilisés sur les plantes mères). |
Nous recommandons d’acheter des semences véganiques lorsque cela est possible. Cependant, lorsque les options véganiques ne sont pas disponibles, la meilleure option commerciale pour le moment est d’acheter des semences biologiques, afin de minimiser l’impact environnemental associé à la production commerciale des semences. Ou mieux encore, conservez un grand nombre de vos propres semences provenant de votre ferme ou de votre jardin végétalien, et partagez-les avec d’autres. Et vous pouvez même envisager de créer votre propre petite entreprise de semences véganiques !
Réseaux de conservation et d’échange de semences
Les réseaux de conservation et d’échange de semences sont la pierre angulaire de la protection de la diversité génétique de notre approvisionnement alimentaire. Chaque jardinier et agriculteur peut contribuer à sauvegarder plusieurs variétés de plantes – et un vaste réseau de jardiniers et d’agriculteurs peut collectivement assurer l’avenir de milliers de variétés de plantes. Même si vous n’avez pas l’intention de conserver des semences vous-même, vous pouvez devenir membre de ces organisations pour soutenir leur travail important.
– Canada, Semences du patrimoine : www.seeds.ca
– États-Unis, Seed Savers Exchange : www.seedsavers.org
Comment conserver les semences : les principes de base
Garder les choses simples
La conservation des semences peut être assez compliquée. Pour produire une plante qui a les mêmes caractéristiques que ses parents, il faut faire très attention à éviter la pollinisation croisée entre les cultivars (car la pollinisation croisée peut produire des résultats quelque peu aléatoires).
Cependant, la conservation des semences peut aussi être très simple. N’oubliez pas que les générations qui nous ont précédés ont conservé leurs semences en utilisant des techniques relativement simples : faire pousser la plante, conserver les graines. Le développement d’un approvisionnement alimentaire coloré et diversifié peut être en partie dû aux résultats aléatoires de la pollinisation ouverte. Cependant, lorsque nous laissons la pollinisation croisée suivre son cours, il est normal que les résultats ne soient pas toujours satisfaisants.
Voici quelques conseils pour une conservation simple des semences :
-Débutez avec des variétés faciles. Les haricots, les pois, la laitue, les tomates et les poivrons sont particulièrement faciles, car ils ont tendance à s’autopolliniser au sein de leurs propres fleurs plutôt que de se polliniser de manière croisée.
–Choisissez de propager des plantes qui peuvent se reproduire sans graines, comme les plantes qui se reproduisent par leurs tubercules (pommes de terre, topinambours), par des bulbes (ail), avec des stolons (fraises) ou des plantes qui peuvent être divisées (rhubarbe, thym, romarin…). Bien qu’il ne s’agisse pas de « conservation de semences », cette méthode remplit le rôle de propagation d’une variété de plantes et est beaucoup plus simple pour les débutants.
Planifier à l’avance – distances entre les plants
– La plupart des plants doivent être maintenus à une certaine distance des autres plants de la même espèce afin d’éviter la pollinisation croisée (le simple fait de laisser les plants s’épanouir avec d’autres variétés est une autre option légitime pour la conservation des semences, bien que les résultats puissent être différents des variétés parentales et que les caractéristiques soient difficiles à anticiper d’une génération à l’autre).
– Les distances requises pour maintenir la pureté d’une variété de semences peuvent varier considérablement en fonction de l’espèce (par exemple, seuls 3 mètres de séparation sont nécessaires entre les différentes variétés de soja, alors que 3 kilomètres sont nécessaires entre les différentes variétés de maïs).
– Les jardiniers et les agriculteurs peuvent choisir les variétés de semences à conserver en fonction des possibilités et des restrictions que présente leur terre. Les jardiniers qui travaillent sur de petites parcelles peuvent se concentrer sur les variétés autopollinisantes (haricots, laitue) ou sur la propagation asexuée, comme les tubercules. Ceux qui disposent d’un terrain plus vaste peuvent choisir de répartir leur jardin sur l’ensemble de leur propriété, plutôt que de le concentrer en un seul endroit, afin de pouvoir facilement isoler les variétés les unes des autres. Des barrières physiques peuvent également être utilisées pour permettre la conservation de semences de type identique dans des espaces restreints.
Informations supplémentaires sur les distances recommandées :
– https://www.seedsavers.org/site/pdf/crop_chart.pdf
Récolte
– Il est important de récolter les graines sur des plants sains, car certaines maladies peuvent être transmises par les graines.
– Nous devons éviter les graines qui pourraient transmettre des caractères génétiquement indésirables, comme les laitues ou les épinards à montaison précoce, ou les graines de petits radis ligneux.
– La plupart des semences sont récoltées après que la graine est passée d’un état vert tendre à un état plus dur et plus foncé (souvent brun), et les graines se détachent généralement facilement à maturité. C’est le cas des petits pois, de la laitue, du brocoli, de l’origan, etc.
– Les graines présentes dans les fruits humides (tomates, concombres, aubergines, etc.) doivent être récoltées lorsque le fruit est complètement mûr, c’est-à-dire au-delà du moment où nous le mangerions normalement.
Concervation
– Les semences ont une longévité variable, selon l’espèce. Les semences de concombres peuvent être conservées pendant dix ans, tandis que les semences d’oignons auront un taux de germination très faible après deux ans.
– Les graines doivent être séchées à l’abri de la lumière directe du soleil. Une fois sèches, les semences sont conservées dans des enveloppes en papier ou des récipients étanches, dans un endroit frais et à l’abri de la lumière.
– Les variations de température, d’humidité et de lumière réduisent considérablement le taux de germination des semences.
Identification
Les semences doivent être bien identifiées. Au minimum, nous devons écrire l’année et la variété de la plante. Idéalement, voici ce que nous devrions noter :
– Nom du cultivar
– Nom scientifique
– Famille de plantes
– Date de plantation
– Date de récolte (pour vérifier la viabilité des semences)
– Une brève description : couleur, date de floraison, nombre de jours avant la maturité, taille/hauteur de la plante, type de plante (c’est-à-dire déterminée, indéterminée), etc.
Exemple :
Cultivar : Cresson « Groleau »,(Lepidiumus sativum)
Floraison :
Date de récolte : été 2010
Description :
Conférence sur la conservation des semences par l’agriculteur véganique Will Bonsall
Will Bonsall est un pionnier de l’agriculture véganique et il dirige le projet Scatterseed, qui sauvegarde des centaines de variétés de semences anciennes. Il a donné une conférence sur la conservation des semences (en 20 courts chapitres vidéo), qui est disponible sur cette liste de lecture YouTube.
Ressources
– Seed Savers : https://www.seedsavers.org/learn (faire défiler vers le bas à « Seed Saving »)
– Recherche de semences indigènes : https://www.nativeseeds.org/pages/seed-saving-instructions
How to Save Your Own Seeds, un manuel de 68 pages de l’organisation Seeds of Diversity : https://seeds.ca/books/.
Seed to Seed : Seed Saving and Growing Techniques for Vegetable Gardeners, un livre de 228 pages publié par l’organisation Seed Savers Exchange : https://www.seedsavers.org/seed-to-seed.