Je faisais du vélo avec un groupe de dix-neuf personnes, vivant sans voiture dans une éco-communauté nomade, voyageant à travers l’Ontario pour jouer des pièces de théâtre sur la vie durable avec l’organisation caritative Otesha. C’est en visitant une ferme que nous avons eu l’idée d’un jardinage mobile à vélo. Le soir venu, j’avais récupéré un conteneur, de la terre, des grains de blé et des graines de betterave dans une ferme que nous visitions, et j’avais installé un petit jardin à l’arrière de mes sacoches.
À partir de là, le niveau d’expérimentation n’a cessé d’augmenter. Bientôt, de l’herbe de blé a poussé sur mon aile. Les jeunes pousses de luzerne et de trèfle peinaient à pousser sur le cadre. Des pousses de pois ont poussé dans une bouteille en plastique récupérée dans un bac de recyclage, leurs vrilles s’entrelaçant et se soutenant mutuellement à mesure qu’elles avançaient vers la tige du siège. J’ai ensuite aidé à ajouter des jardins en bacs, des herbes hydroponiques et des plants de fenouil aux vélos de mes collègues.
De telles aventures agricoles ne sont pas exemptes d’épreuves et de pertes. Le soleil brûlant a emporté plusieurs jardins juvéniles. Un jardin florissant de pousses de tournesol a été laissé par erreur dans le gymnase d’une école. Dans une rue très fréquentée entre Hamilton et Toronto, une plante en pot s’est envolée d’une sacoche sur la chaussée, où son contenu a été rapidement écrasé par un camion de transport. Extrême.
Mon plus grand jardin en bac, avec une polyculture dense d’herbe de blé, de luzerne, de trèfle et de colza, est tombé deux fois de la bicyclette sur le trottoir et a survécu avec peu de pertes de plantes et de terre. Vive les cultures de couverture et les sous-semis, car l’érosion peut constituer une grave menace pour les jardins à bicyclette lorsqu’ils roulent sur les nids-de-poule.
L’herbe de blé prospérant à la fois sur le garde-boue et le cadre, j’ai décidé d’apporter le jardinage extrême à des parties plus impressionnantes de la bicyclette. Un jardin d’essieu a été planté, sur la partie intérieure de la roue. Un « oui » retentissant à une question cruciale qui nous déconcerte depuis des siècles : les plantes peuvent-elles croître et prospérer tout en tournant constamment sur elles-mêmes ? Bien sûr qu’elles le peuvent.
Lorsque nous avons visité des écoles pour faire de la sensibilisation à l’environnement, j’ai utilisé le jardin à bicyclette comme exemple de l’accessibilité du jardinage. Si quelqu’un peut réussir à faire pousser de l’herbe de blé sur du plastique sans terre tout en se déplaçant, alors les élèves sont parfaitement capables de créer leur propre jardin dans leur jardin, sur leur balcon et dans des bacs à légumes chez eux. Il s’agissait peut-être d’une faible tentative de production alimentaire et de piégeage du carbone, mais le jardin à vélo a certainement suscité beaucoup de sourires et d’activités éducatives.
Recettes pour les jardins à vélo :
Il y a deux façons principales de jardiner sur un vélo : avec ou sans terre. Pour ajouter un pot avec de la terre, il suffit de trouver un moyen de l’attacher à votre vélo. Une bouteille d’eau en plastique récupérée peut facilement s’insérer dans un porte-bouteille. Percez des trous pour le drainage, arrosez quotidiennement et plantez densément pour éviter la perte de terre sur les routes cahoteuses.
Le jardinage sans terre nous permet de cultiver dans des endroits bizarres, comme directement sur les ailes et les cadres. J’ai essayé différentes méthodes, et voici celle qui a le mieux fonctionné jusqu’à présent, en utilisant du cotton à fromage comme support de culture :
(1) Commencer votre jardin avec amour et intention, car il faut s’en occuper plusieurs fois par jour.
(2) Faites germer vos graines à l’avance. Les graminées, comme le blé et l’orge, sont les plus efficaces, car la lame unique peut facilement pénétrer l’étamine, alors que les plantes à deux feuilles ont tendance à être supprimées. Les graminées produisent également un réseau de racines plus rapide et plus robuste et atteignent des hauteurs plus impressionnantes. Faire tremper les grains dans l’eau pendant huit heures, puis les égoutter. Gardez-les légèrement humides pendant un ou deux jours, pour leur permettre de germer.
(3) Humidifiez soigneusement un peu de cotton à fromage. Enroulez fermement le cotton à fromage autour du vélo deux ou trois fois, en veillant à ce que les câbles de transmission et de freinage ne soient pas entravés.
(4) Ajoutez une couche de graines germées et enroulez le cotton à fromage une ou deux fois sur les graines. Attachez-le à l’aide d’épingles de sûreté.
(5) Maintenez les graines et le cotton à fromage constamment humides. Par temps ensoleillé, cela peut signifier arroser dix fois par jour.(6) Roulez, récoltez, profitez.
