Les produits chimiques utilisés dans la production alimentaire et les contaminants présents dans l’approvisionnement alimentaire suscitent des inquiétudes croissantes. L’alimentation biologique est un pas dans la bonne direction, car l’agriculteur n’ajoute pas intentionnellement des substances comme les pesticides, les herbicides et les OGM aux terres agricoles. Malheureusement, ces substances peuvent encore se retrouver dans les champs biologiques.
Étonnamment, les agriculteurs biologiques d’Amérique du Nord sont autorisés à utiliser des engrais d’origine animale comme le fumier, la farine de sang et la farine d’os, même s’ils proviennent d’exploitations conventionnelles. De nombreuses exploitations biologiques, en particulier les exploitations à grande échelle, amendent leurs champs avec des sous-produits animaux provenant d’élevages industriels et d’abattoirs conventionnels, et ces engrais peuvent être contaminés par des substances contraires aux objectifs de l’agriculture biologique.
Par exemple, lorsque les animaux d’élevage sont nourris avec des aliments contaminés par des pesticides, certains pesticides se bioaccumulent dans le corps des animaux, ce qui donne des engrais d’origine animale qui contiennent encore des pesticides. La farine d’os a été impliquée dans la propagation de la maladie de la vache folle, ce qui a amené certaines personnes à se méfier de la farine d’os utilisée dans l’agriculture maraîchère. Les antibiotiques administrés aux animaux de ferme peuvent se retrouver dans le fumier des animaux. L’Université du Minnesota a mené des études en 2005 et 2006 qui montrent que certains de ces antibiotiques sont en fait absorbés par les légumes, ce qui suscite des inquiétudes quant à la résistance aux antibiotiques. Les métaux lourds posent également problème : l’arsenic a fait son chemin dans la filière de riz biologique parce que de l’arsenic a été ajouté à la nourriture des poulets en conventionnel, puis le fumier de ces poulets conventionnels a été utilisé dans la production de riz biologique.
Les agriculteurs et les jardiniers véganes utilisent des techniques à base de plantes pour maintenir la fertilité, et sont encouragés à produire autant de fertilité que possible sur leurs propres terres plutôt que de dépendre d’intrants extérieurs à leur ferme, ce qui minimise les risques de contamination. Le cycle alimentaire reste ainsi véritablement conforme aux intentions de la culture biologique!
Pour les consommateurs préoccupés par les contaminants, nous recommandons de s’impliquer activement auprès des agriculteurs locaux pour en savoir plus sur la façon dont ils fertilisent leurs champs, et de promouvoir les techniques véganiques pour contribuer à créer un approvisionnement alimentaire sain.